Epigénétique et kinésiologie
Peut-on libérer le stress transmis?
On entend souvent dire qu’on ne peut pas modifier notre patrimoine génétique, qu’on est arrivé ici avec notre bagage et que c’est ainsi. Eh bien c’est vrai, mais la science de l’épigénétique nous montre que nous avons tout de même une possibilité d’action sur l’expression ou non de ce patrimoine génétique, et cela peut tout changer.
Le mot Épigénétique signifie « au-dessus de la génétique » (grâce au préfixe « épi » : au-dessus de), et a été utilisé par le généticien Conrad Waddington en 1942. Il étudiait l’impact de l’environnement sur les gènes et les résultats que cela produisait lors de la transmission. Ainsi, il existe des mécanismes qui modifient de manière réversible et transmissible l’expression des gènes, sans en modifier la séquence. En d’autres termes, l’ADN ne change pas, mais il existe des mécanismes capables de faire en sorte qu’une séquence d’ADN soit « lue » (pas de méthylation de l’ADN) ou non (méthylation de l’ADN), et transmise avec le marqueur « peut être lue » ou non ! Par exemple, un œuf de tortue peut éclore mâle ou femelle, et c’est la température du milieu dans lequel il se trouve qui va déterminer le genre. Ou encore, 2 jumeaux avec des patrimoines génétiques identiques pourront évoluer différemment s’ils grandissent dans des environnements différents.
Les facteurs qui modifient l’expression des gènes
Les facteurs qui influencent les mécanismes épigénétiques sont nombreux : pollution, alimentation, stress, activité sédentaire, lieu et hygiène de vie… Ainsi, l’environnement dans lequel nous vivons, notre mode alimentaire, le stress auquel nous sommes soumis, ont un impact direct sur la « bonne lecture » de nos gènes et déterminent un plus ou moins bon fonctionnement de notre physiologie. Il est aujourd’hui admis que les anomalies épigénétiques perturbent les processus de division cellulaire, de différenciation cellulaire (spécialisation d’une cellule), et induisent des comportements spécifiques notamment liés à la survie.
Transmission et hérédité
Plusieurs études ont montré que les marqueurs épigénétiques se transmettent de génération en génération. Par exemple concernant l’alimentation, une étude réalisée en 1999 sur les souris a étudié l’expression du gène « agouti » (1). Celui-ci est responsable de la couleur du pelage : s’il est exprimé (pas de méthylation de l’ADN), les souris ont un pelage jaunâtre et sont plus susceptibles d’avoir des pathologies comme le diabète, l’obésité ou encore certains cancers. En revanche si ce gène n’est pas exprimé (méthylation de l’ADN), alors les souris ont un pelage brun et ne présentent pas de symptômes, bien que le gène « agouti » soit bien présent dans leur génome.
Chez les humains, une étude de 2004 (2) a montré que les enfants issus de femmes ayant connu une famine étaient atteints de diabète, obésité, de problèmes cardio-vasculaires, et étaient par ailleurs plus petits que la moyenne. Les carences subies par les mères durant la famine ont donc engendré des modifications d’ordre épigénétique, et ont été transmises aux descendants.
Il en est de même pour les évènements traumatisants. Le cerveau garde la trace de l’évènement en question et reste en alerte au quotidien. Cela a des répercussions sur la vie des personnes tant au niveau émotionnel qu’au niveau biochimique, en causant une hyperactivité de l’axe hypotalamo-hypophiso-surrénalien responsable de la réponse au stress. Cet état d’alerte constant modifie le niveau de méthylation de certaines séquences d’ADN, et le patrimoine génétique de la personne est donc plus ou moins bien exprimé.
Modifier son épigénome
Oui, il est donc possible de modifier son « épigénome », c’est-à-dire faire en sorte de réduire la méthylation de l’ADN. Celle-ci est dû à un processus enzymatique et est donc réversible. Dans son ouvrage, le biologiste Joël De Rosnay (3) établit une liste de « bonnes pratiques » qui modifient notre biochimie et donc nos marques épigénétiques :
- Opter pour une alimentation saine et variée en consommant moins de sucres, plus de fruits et légumes notamment colorés pour leurs effets antioxydants et anti-inflammatoires, une quantité suffisante de protéines pour un bon apport en acide-aminés, éviter les graisses transformées…,
- Faire de l’exercice régulièrement pour stimuler nerf Vague, et augmenter la production d’endorphines,
- Entretenir le plaisir pour augmenter les neurotransmetteurs comme la dopamine, sérotonine, ocytocine et endorphine,
- Moins s’exposer aux polluants environnants,
- Réduire le stress en pratiquant des activités relaxantes comme le yoga, Qi Gong ou la méditation. Une étude de 2019 (4) sur un groupe de méditants a montré qu’une journée de méditation suffit à observer des changements significatifs de méthylation sur des parties du génome liées au métabolisme et au vieillissement des cellules immunitaires,
- Libérer les stress enregistrés.
Libérer le stress grâce à la kinésiologie
La kinésiologie est une technique utilisant le test neuromusculaire pour détecter, faire remonter, et équilibrer des stress passés qui ont un impact dans notre vie présente. Elle utilise la médecine chinoise, mais aussi des protocoles issus des neurosciences comme les mouvements oculaires et des mouvements spécifiques du corps connus aujourd’hui sous le nom de « Brain Gym » ou éducation kinesthésique.
Notre corps enregistre les traumatismes, y compris ceux dont l’intensité émotionnelle a été faible mais répétée, et ceux issus de nos générations précédentes. Le kinésiologue peut alors questionner l’inconscient du consultant, et le test musculaire est alors un merveilleux biofeedback naturel permettant de cibler ces enregistrements et d’évacuer la charge émotionnelle liée en vue d’un apaisement du système. Ainsi, en libérant les stress anciens, la kinésiologie permet bien de modifier vos marques épigénétiques !
Une à trois séances avec un bon kinésiologue sont souvent nécessaires pour voir une amélioration du sujet.
Les écoles AURANESIS en Auvergne-Rhône-Alpes proposent des formations complètes pour devenir kinésiologue. Un module « Épigénétique et Alimentation » est dispensé au cours de la formation. Celui-ci permet d’appréhender les notions clés de cette discipline, et d’apprendre une série de protocoles permettant d’équilibrer spécifiquement le système nerveux autonome, l’équilibre acido-basique du corps, les perturbations hépatiques, les émotions refoulées, les neurotransmetteurs, la perméabilité intestinale ou encore les intolérances.
Emmanuel Bonnet, kinésiologue et formateur chez Auranesis
Retrouvez notre stage sur l’épigénétique et l’alimentation
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